L’ancêtre René Hoûallet
Lors de la rédaction de son acte de mariage, René Hoûallet déclare être né à Paris, Ile-de-France, plus précisément à Saint-Jacques du Haut-Pas, à proximité des Jardins de Luxembourg, dans le 5e arrondissement à Paris. Or, d’après nos dernières découvertes, le baptême de René fut célébré le 26 janvier 1644, à l’église Notre-Dame de Vierzon, ville située dans le département du Cher dans la France actuelle mais, sous l’ancien régime, dans le Berry ou Haut-Berry. Vierzon est situé à environ 215 kilomètres au sud de Paris.
Le vingt six(iesm)e janvier mil six cent quarente quattre a esté baptizé René filz de honnorable homme M(aitr)e Françoys Houalet comis aux traites foraines, et de honneste Dame Izabelle Barré, fut parrin Noble M(aitr)e René Rossignol con(seil)ler du Roy et proc son procureur au baillage de Berry Siège Royal et Ressort de Vierzon et Maraine haulte et puissante Dame Marguerite de Bezane feme de M(essi)re Renault de La Loé Chevalier Seigneur de Brinay
M BEZANNES Rossignol Seville
En 1639, ses parents, François Houallet et Élisabeth (Isabelle) Barré habitent rue des Ursins, paroisse Saint-Landry, dans l’île de la Cité à Paris. François Hoûallet est alors commis aux Cinq grosses fermes de France. Par la suite, il deviendra commis aux traites foraines à Vierzon, receveur général de la province du Poitou, puis receveur pour le roi en Anjou.
Arrivé en Nouvelle-France vers 1660, René Hoûallet épouse dans l'église Notre-Dame de Québec, le 8 mars 1666, Anne Rivet, de Saint-Gervais de Séez, Basse-Normandie. Veuve de Grégoire Hisse, receveur de la huitième de Bretagne, cette « fille du roi » était arrivée au pays en 1665. Trois fils naissent et sont baptisés à Sainte-Famille, Ile d'Orléans, Abraham-Joseph, en 1667, Mathurin-René, en 1669, et Grégoire, en 1672.
Le 6 février 1673, René Hoûallet obtient du procureur de Mgr de Laval la concession de la deuxième terre à l'est dans la paroisse Sainte-Famille, terre qu'il cultive depuis longtemps et qu'il vend seize jours plus tard à René Couttard. En 1989, une pierre a été placée sur cette terre qu'a défrichée René Hoûallet à Sainte-Famille. René loue la terre de Thimothée Roussel puis celle de Pierre Soumande à Saint-Pierre, île d’Orléans.
En 1676, un an après le décès d'Anne Rivet à Château-Richer, René Hoûallet et Marie Bouet/Boette sont soupçonnés du meurtre de Martin Guérard dit le Grap (Gras), époux de Marie Boette. En janvier 1676, Guérard vend sa terre de Château-Richer et achète la terre no 1 à Sainte-Famille, île d'Orléans, terre voisine de celle que René Hoûallet a vendu trois ans plus tôt. Peu près cet achat, la maison est incendiée et les Guérard sont accueillis chez Louis Lepage, leurs voisins. Le 17 mars, Guérard traverse le fleuve pour aller au moulin à Château-Richer. Le 13 avril, son corps est retrouvé sur la grève. Sébastienne Loignon, épouse de Louis Lepage, déclare que René Hoûallet et Marie Boette ont l'intention de se marier. Le sieur de Villedaigre et Guillaume Landry révèlent avoir vu un homme traversant le fleuve et que, presqu'aussitôt, il est disparu sous les glaces fondantes. Faute de preuves suffisantes, l'affaire est classée! Le 7 décembre, Marie Boette épouse Nicolas Métivier Gronier.
En 1678, il confie ses fils à des familles amies et se rend à Sainte-Anne de la Grande-Anse (La Pocatière) où il cultive la terre ayant appartenu à feu Jean Mignaux dit Châtillon et Louise Cloutier. Jean Mignaux dit Châtillon est né à Châtillon-les-Bagneux, près de Paris; il est arrivé en Nouvelle-France en 1643 et a exercé les métiers de soldat, colon et tailleur d'habits. Louise Cloutier est née à Saint-Jean de Mortagne, au Perche. Âgée d'environ quatre ans, elle est arrivée au pays en 1634 avec ses parents, Zacharie Cloutier et Xaintes Dupont, ainsi que ses frères et sœurs.
En 1679, René Hoûallet épouse leur fille Thérèse, sa voisine, la jeune veuve du laboureur Nicolas Lebel, mère de quatre enfants, Jean, Angélique, Nicolas et Joseph Lebel, et héritière d'une terre de quatre arpents de front à Sainte-Anne de la Grande-Anse (La Pocatière). Huit enfants naissent de cette union : Marie-Thérèse, en 1679, Joseph, en 1680, Marie-Françoise, en 1682, Sébastien, en 1685, Marie-Anne, en 1687, Angélique-Marguerite, en 1690, François, en 1693, et Marie, en 1696.
En mars 1680, le seigneur de Rivière-Ouelle concède à René une terre de huit arpents de front sur quarante-deux de profondeur, à peu de distance de la rivière du même nom.
En 1690, René et ses quatre fils aînés se joignent aux habitants des environs et empêchent Phips et ses Bostonnais de débarquer à Rivière-Ouelle. Ce fait historique les élève au rang de héros avec trente-quatre (34) autres habitants des environs. En 1947, une plaque rappelant cet événement a été apposée sur le pont s’élevant au-dessus de la rivière Ouelle.
Criblé de dettes, l'ancêtre Hoûallet doit vendre une partie de sa terre de Rivière-Ouelle. En 1721, alors qu'il vit à Saint-Roch des Aulnaies, chez son fils aîné Abraham-Joseph, il rédige son testament par lequel il cède à la paroisse de Sainte-Anne, un arpent de terre où aurait pu s'élever la future église. Sur ce terrain, en 1966, ses descendants Ouellet-te érigent un monument à sa mémoire et à celle de ses épouses et de ses enfants. Le 10 août 1997, une plaque commémorative a été apposée sur une pierre à l'entrée du cimetière de Rivière-Ouelle, dans le cadre des fêtes du 325e anniversaire.
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Bibliographie:
OUELLET, JEANNINE, Une famille du Bas-du-Fleuve se raconte... Des Ouellet et des Lavoie... Plus de trois cents ans d'histoire, 1988, 1108 pages.
OUELLET, JEANNINE, Des ancêtres Houallet en France aux descendants Ouellet-te en Nouvelle-France, De François Houallet et Isabelle Barré, à leur fils René et son rêve américain, 2014, 150 pages.
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